you're the light in my darkness guiding me through the storm (darcy)

Se passant une main sur le visage de poupon la jeune femme enleva toute trace de fatigue, du moins à essayer de grappiller quelques heures de plus en restant éveillée.  Elle devait aller la voir, il y restait une avant que le ciel ne l’appelle et ne lui rappelle sa nature. Celle-ci pourrait être si belle mais Lavender sentait que si elle se révélait cela n’était pas de bon augure. Il fallait qu’elle voit son amie, elle était la seule et l’unique à savoir sa condition. De plus il ne lui restait pas de potion, elle avait peur. Sans ses potions, elle sait que la bête reprendrait son chemin sinueux jusqu’au siège de sa pensée et la réduire à un instinct primitif et vile de tous sentiments. Cela avait beau faire 1 an, mais elle avait encore du mal. Elle sait qu’une fois par mois son corps gracieux et docile se transforme en une bête capable de toute dévasté tel un instrument de mort guidé par la Faucheuse pour rafler toutes les âmes qu’elle réclame. Et puis elle voulait lui parler de son passé qu’elle aurait jamais cru déterrer un jour, un vile sentiment qu’elle a ressenti lorsque ses yeux bleus se sont posés sur lui. Pourquoi fallait-il qu’il revienne dans sa vie, la maintenant ? Le plus important c’était de préparer sa prochaine transformation et elle devait voire la jolie nymphe, la gardienne de son humanité. Lavender vint alors la voir en se dépêchant parce qu’elle savait que les jours étaient comptés. Arrivant à Godric’s hollow, la jeune femme fut rassurée un instant en voyant la maisonnée de Darcy. Celle-ci sonna et fit face à son amie. « Je suis tellement contente de te voir, il m’en faut plus. » Elle savait de quoi elle parler, elle n’avait pas besoin de lui en dire plus. Elle rentra avec son accord et s’installa sur une chaise. « Il faut aussi que je te dise, il est revenu. » Elle lui avait de Ron, de leur relation, surtout du fait qu’elle avait été une cruche en y repensant mais qu’il lui avait fait mal. Elle humecta ses lèvres, tandis que ses iris bleus parcouraient le bâtiment qu’elle connaissait bien. Cela lui faisait du bien de rentrer dans un lieu familier et qui l’apaisait en même temps. Et puis soudain elle y pensa, elle ne l’avait même pas averti de sa présence non, elle avait débarqué comme ça, sans crier gare, comme un ouragan. Lavender se releva et observa la jeune Parkinson, une main coiffant ses cheveux. « Désolée je ne t’ai pas prévenu, tu allais peut-être quelque part ou faire quelque chose ? C’est juste que là en ce moment il fallait que je te parle » dit-elle avec une petite mine. Parfois Lavender était impulsive, elle ressentait tout puissance mille, elle sait que sa lycanthropie l'a complètement changée, comme réveillé d'un grand rêve dont elle n'était pas l'actrice. Peut-être que ce fardeau qu'elle portait était la clé de sa nouvelle vie.

Darcy réfléchit. La journée touche presque à sa fin, éternelle insatisfaite elle peste contre elle-même. Assise au milieu du salon en plein travaux, comme le reste de sa maison elle se mord la lèvre. Ne supportant plus de vivre sous le même toit que son père, la jeune femme a préféré déménager, sa petite soeur Pansy la suivant au passage. Elle a acheté avec ses économies une maison à Godric's Hollow, qu'elle prend plaisir à rénover. Lorsqu'elle ne virevolte pas dans les airs sur un balais, Darcy consacre son énergie au bricolage. Peindre est sans doute une des activités qu'elle aime le plus, elle y trouve du réconfort et la détente dans ces périodes où son esprit est troublé. L'ancienne serpentard allume une cigarette, habitude qu'elle a prit depuis quelques mois maintenant. Pour remplir jusqu'au bout le cliché de la bricoleuse, sur son dos une salopette en jean avec un débardeur blanc en dessous. Les fenêtres grandes ouvertes afin de faire circuler le maximum d'air au vu des chaleurs estivales, Darcy prends de grandes bouffées d'air. Avant qu'elle ne puisse reprendre son pinceau, Darcy entendit le bruit agaçant de sa sonnette, qu'elle devra changer tôt ou tard. Elle ouvre la porte pour tomber face à sa cadette et amie, Lavender. Elles ne sont pas amies depuis des siècles, mais la jeune femme s'est entichée de la fleuriste, alors elle la laisse rentrer, se décalant pour que la tornade brune puisse débarquer dans le chantier qu'est la maison. A ses mots, lorsque Lavender lui dit qu'il lui en faut plus, il ne faut pas plus d'une demi-seconde pour que Darcy comprenne. Suite à la grande bataille de Poudlard, la jeune femme est devenue un loup-garou. Sans doute l'une des seules si elle n'est pas la seule au courant, elle l'aide comme elle peut. Grâce au talent en potion qui coule dans ses veines, Darcy arrive à lui préparer des potions pour lutter contre les effets de la pleine lune sur le corps frêle de son amie. Elle lâche un léger soupir, peu heureuse de la condition de son amie, mais elle s'éclipse pendant quelques instants, se rendant dans la pièce avoisinante, le bureau de Darcy. Y sont entreposées toutes ses affaires de quidditch, suivi par un chaudron et des étagères remplies d'ingrédients pour faire des potions. Parcourant ces dernières du regard, elle cherche celle qui correspond aux besoins de son amie, et trouve le pot. Malheureusement, presque vide elle doute qu'il soit suffisant pour complètement neutraliser les effets de la pleine lune. Elle revient la mine déconfite dans le salon. « Il ne m'en reste pas énormément, je suis désolée Lav, j'espère que ça suffira. » Un sourire désolé sur le visage, Darcy ne se rend pas vraiment compte de la quantité nécessaire, mais il est sûr qu'elle devra prendre du temps pour en refaire afin que l'ancienne gryffondor puisse en bénéficier le mois prochain. Néanmoins, la Parkinson tique en entendant la deuxième phrase. « Il, tu veux dire Weasley ? » Elle sait qu'elle n'a pas besoin de prononcer son prénom pour être comprise, de plus la jeune femme a prit l'habitude d'appeler les gens par leurs noms, chose qu'elle a commencé à faire lors de son entrée chez les serpents d'or et d'argent. Un sourire compatissant aux lèvres, Darcy comprend l'arrivée non annoncée de son amie, elle sait qu'elle aurait fait la même chose dans sa position. « Pas du tout, et puis pour toi j'aurai toujours du temps. J'étais pour changer tu vas me dire, en train de peindre. » Cela arrache un petit rire à la jeune femme, parce qu'elle a l'impression que ses journées se résument à peindre et faire du quidditch. Mais en y repensant, ce n'est pas qu'une impression.

Elle regarde Darcy, parce que c’est son ancre dans ce bordel. Qu’elle l’aide lorsque la bête qui rage, qu’elle est au bord de l’explosion. Elle voit son maie s’absenter, tandis qu’une myriade d’émotion se bousculent au portillon. Elle la voit revenir, avec une mine qui n’indique guère rien de bon. Ce pot qu’elle lui tends, c’est son graal, c’est son humanité qui tend à disparaître si elle ne la prend pas, parce que la bête serait capable de prendre le dessus sur tout sur elle, sur son esprit et devenir réellement ce qu’elle est le temps d’une nuit. « Je pense que cela me permettra de garder mes esprits pendant un moment mais je doute que je tienne la nuit ». La jeune brune ouvrit le pot et but cet élixir comme si ça vie en dépendant. Il avait un gout amer mais elle pouvait sentir en elle que ça cogitait. Que la bête n’aimait pas ça, que son corps tremblait légèrement. Elle appuya sa main sur le mur voisin, baissant la tête, tentant de ne pas se laisser submerger. Quelques minutes suffirent, la jeune brune vint se placer près de sa jeune amie. « Oui, je parle bien de lui, il a débarqué de nulle part.. » souffla-t-elle légèrement. Parce que dire son nom était trop difficile, qu’il éraflait ses lèvres. La jeune femme regarda alors son amie et secoua la tête. « Il faudrait que tu me montre tes merveilles. » dit-elle en souriant. Sa maison n’avait pas changé et puis elle s’y sentait bien, un peu comme une seconde maison. Lavender vint à son encontre et la prit dans ses bras. « Merci Darcy. » c’était un remerciement sincère et elle était très heureuse de la compter parmi ses amis les plus proches et puis c’était l’une des rares personnes en comptant Harry et aussi Pansy à connaître son secret honteux qui la rongeait. Lavander savait qu’elle n’était plus la même et qu’il fallait qu’elle vive avec ça. Parce qu’elle sait que la bête a déjà bu du sang, qu’elle espère que ce n’était qu’animal parce qu’elle ne voudrait pas se mettre la mort de quelqu’un sur sa conscience. Non elle ne le supporterait tout simplement pas. Elle se dégagea de son étreinte et observa sa jeune amie qui avait encore de la peinture sur son visage. La jeune brune hocha la tête en souriant et avec le bout de son pouce vint à l'encontre de sa joue pour lui enlever la peinture qui dénaturait son joli visage.

darcy elle a jamais aimé voir son amie souffrir comme ça, elle souhaite tellement revenir en arrière, se sacrifier à sa place. elle a tellement à vivre, à voir. darcy aussi, mais tout est relatif. parce qu'elle a beau n'avoir que trois ans de plus, elle se sent tellement vieille par moment, elle a l'impression d'être plus vieille que ses ancêtres. sa mâchoire se contracte lorsqu'elle voit l'expression de douleur sur le visage de lavender, elle a tellement envie d'ouvrir le corps de son amie en deux si ça veut dire pouvoir disséquer la bête qui l'habite, qui sommeille en elle. loyale, trop loyale peut-être. mais darcy elle ferait tout pour les personnes qu'elle aime, encore plus pour sa petite protégée. «   j'suis désolée, j'aurai dû en prévoir plus. » elle est pas bien darcy de décevoir son amie, parce qu'elle sait que lavender compte sur elle pour passer les pleines lunes. elle a tellement l'impression d'être un échec dans ces moments là, pire qu'une sang-de-bourbe. «   si il te fait du mal je te jure que je lui ferai la peau. » elle lâche dans un grognement, mais encore une fois tout est relatif. le roux à déjà trop fait souffrir la jolie brown, elle refuse de la voir dépérir un peu plus, elle le supporterait pas. pendant quelques secondes, la jeune femme fut surprise de l'étreinte de son amie, avant de la lui rendre. darcy n'a jamais été élevée avec des preuves d'amour à volonté, les parkinson n'ont pas élevé leurs enfants à vouloir de l'amour à tout bout de champ. elle rigole doucement lorsqu'elle enlève la peinture de son visage à l'aide de ses doigts, «   ouais je devrais peut-être me doucher avant d'envisager de sortir ce soir » à vrai dire, elle sait pas ce qu'elle va faire. s'écrouler de fatigue sans doute, se chicaner avec pansy peut-être.

Ce contact physique, c’est tout ce qu’elle se permet, parce qu’elle sait qu’elle le contrôle, et même si la bête sort une fois par mois, elle n’arrive pas à avoir plus d’effusion, alors elle ne fait qu’effleurer. Prendre Darcy dans ses bras était comme une délivrance. Comme si elle apprenait de nouveau ce que c’était le contact humain, sentir sa peau sur une autre peau et voir l’effet que cela faisait, sans y toucher, sans déchirer la peau tendre. « Non t’en fais pas vraiment, si tu n’étais pas là je ne sais pas ce qui pourrait m’arriver. » être chassée comme une vulgaire bête oui, ne plus avoir le contrôle de ses membres de son propre esprit ? Ne plus être l’acteur, mais le spectateur sans pouvoir faire quelque chose, sans pouvoir tout arrêter. Elle souhaiterait ça à personne, ni même à son ennemi. Peut-être que cela lui sera utile un jour mais elle avait l’impression que sa vie entière était devenue un fardeau, alors Darcy était sa part d’humanité, celle qui la rendait vivante. Un sourire vint naître sur ses lèvres délicates. « Ne t’inquiète pas pour moi, je suis juste étonnée qu’il soit venue me voir. » La jeune femme observa sa jeune amie un bref instant avant de lui sourire de nouveau. Il était assez drôle de voir la jeune sorcière s’adonner à une activité moldue, sans que les peintures soit vivantes. Lavender a toujours été fascinée par les artistes moldus qui arrivaient à faire naître des émotions sans que les portraits ne parlent ou ne bougent. C’était là tout la magie du peintre, le talent inné.

son visage poupin, presque candide ; ses cheveux de jais remontés en deux épais macarons tandis que le reste de ses cheveux tombent allègrement sur ses épaules ; les traits déformés par la peur, par l'inquiétude des événements à venir. la bête est maîtrisée, la bête est enchaînée. elle est enfouie, loin. mais suffisamment près pour qu'on la craigne, qu'on craigne les ravages qu'elle peut faire sur les corps, sur les esprits, sur l'âme des damnés qui croisent son chemin. déchirer les traits, perforer l'épiderme, détruire la vie d'autrui. est-ce vraiment ce qu'elle ressent, chaque matin en se réveillant ? sentir la bête remuer au fond de son être, grogner, respirer, lutter pour sortir ? sortir pour tout ravager, sortir pour tout reconstruire à son image ? à l'instar d'un chaton, d'un oiseau à l'aile cassé personne ne se douterait de ce qui trame dans son âme, personne n'oserait affirmer qu'elle est différente, qu'elle ne vit plus que dans la peur à chaque pleine lune, qu'elle ne vit plus, qu'elle subit chaque pleine lune. chassée, traquée, si elle n'est pas contrôlée c'est d'une épée qu'on abrège ses souffrances, ses envies. la bête n'est plus, la sorcière n'est plus. et c'est ce qu'elle redoute le plus pour son amie, la voir tomber, mourir sous le coup d'un sort, mourir sous les coups d'une épée. à ce moment-là on voudrait voir la bête, qu'elle puisse sortir et tout ravager. voir le sang couler sur ses doigts aquilins, les pupilles dilatées par l'excitation, par l'adrénaline. mais elle n'est pas habitée par de tels sentiments, la vipère ne vit plus que dans la crainte depuis qu'elle connaît parfaitement les effets de ce fléau, de ce tabou dont personne n'ose parler, personne n'ose les regarder. sales, méchants, différents. qui pourrait penser cela de la tendre brown ? seuls ceux qui craignent la vérité qui l'habite, qui savent ce noir secret. mais pas avec darcy, pas avec la douce darcy qui serait prête à tout donner pour la lionne, prendre son fardeau et l'enfouir sous sa peau sans jamais la laisser sortir. «   j'aimerai pouvoir faire plus. » un soupire, le ton las. l'âme peinée, les yeux embuées devant tant de souffrance. personne ne mérite ça ; personne à part peut-être elle ? l'âme ravagée par des idéaux noirs, des pensées sombres, elle mériterait bien qu'on lui inflige cette torture, que quelqu'un ose enfin la défier, la remettre à sa place. qu'on ne la craigne qu'encore plus, qu'on ne la fuit encore plus. après tout, ce ne serait pas plus différent que maintenant. au fond, la bête sommeille chez la parkinson. il suffirait simplement de la réveiller pour mettre fin à ses souffrances, à ses tourments incessants. en finir une bonne fois pour toute.