get tough, grow up, be straight up (w/georgie)

Il est temps de s'étreindre
ft. george & percy

Les cartons étaient lourds. Et les divers instruments mis en vrac à l'intérieur semblaient mécontent d'être déplacés. Une drôle d'odeur et des crépitement s'en échappaient furieusement. Cela pouvait paraitre dangereux, mais Percy en avait l'habitude. Après tout durant son enfance, la chambre des jumeaux était toujours à côté de la sienne. Les sons et les explosions étaient son lot quotidien. Et porter ces boites à la moldue lui permettait d'évacuer toutes les idées noires qui lui trottait dans la tête. Une chape de plomb le maintenait au sol depuis la fin de la Guerre. Un manteau trop grand, trop lourd dans lequel il s’emmêlait les pieds à chaque pas. Des simples tâches l'aidaient à avancer, réduire doucement la tristesse irradiant chacun de ses membres. Aider au Weasleys' Wizard Wheezes lui permettait de gagner quelques gallions et de se sortir de cet état léthargique qui somme-toute englobait l'entière famille Weasley.
En descendant les escaliers du numéro 93 du Chemin de Traverse, Percy passa la tête dans le bureau où George s'affairait à il-ne-savait-quoi. A vrai dire, s'ils se tenaient compagnie, son petit frère était doucement en train de devenir un inconnu à ses yeux. Son passage honteux en temps que personne adoratrice du Ministère l'avait déjà éloigné de sa famille. Mais la distance entre George et lui était plus profonde. Peut-être était-ce la tentative de suicide du jumeau restant qui était gravée dans la rétine de l'ancien préfet. Et qu'en le regardant se mouvoir, il pouvait encore s'imaginer le sang qui coule et la violence de la scène. Une image en filigrane à superposer au dessus de chacune de leurs conversations. Pourtant, malgré tout cela, Percy s'efforçait d'être joyeux, tout du moins enjoué, en présence de George. L'aider à la boutique n'était pas qu'un moyen de le garder discrètement à l’œil comme il l'avait promis à leurs parents. L'effet était thérapeutique pour les deux. Fake it until you make it. Après tout, la reconstruction se ferait avec le temps. En pensant à ces lendemains plus joyeux, il s'avança jusqu'à s'appuyer sur le chambranle de la porte. George assis derrière un immense bureau ne semblait pas l'avoir remarqué. Il s’éclaircit la gorge pour signifier à son frère qu'il était là. L'autre, le nez dans des tonnes de parchemins soupirait avec force. « Je vais t'aider pour les comptes si tu veux, apparemment je suis plutôt doué pour la paperasse. » Dans l'encadrement de la porte Percy attendait sa réponse le carton fumant dans les bras.