you're one of the reasons why (hinny)

YOU'RE ONE OF THE REASONS WHY
( music theme )

Tu m'aimes trop fort.
Ca me dérange.

Des mots qui lui restent encore en travers de la gorge, des mots qui font mal, des mots qui puent l'injustice, l'irrespect, des mots que Harry a tout de même dit et qu'il n'assumera sans doute jamais. Harry, Harry, au fond, ce n'est pas ce qu'il souhaitait dire. Il a espéré, avec juste quelques mots, que la rouquine allait comprendre, ça serait pour son bien, beau paquet de foutaises. Il voulait que Ginny comprenne que c'était trop lourd pour lui, qu'il n'était pas prêt à s'engager sérieusement. Comment peut-il être un bon petit ami, après tout ça ? Oui. Il lui a déjà fait le coup une fois, mais il avait une bonne raison cette fois là, la guerre. Elle était omniprésente, elle était partout et elle menaçait sa plus belle muse, sa rousse. Alors elle a accepté Ginny, mais elle n'a pas refusé. Elle a juste dit on se retrouvera après la guerre, Potter. Cette attitude rebelle, cette certitude, une lionne enragée qui en vaut deux, si ce n'est plus. Potter l'a accepté et par Merlin, qu'il était heureux de la retrouver, de la serrer dans ses bras, de goûter à nouveau à ses lèvres à la fois douces et fermes. Il a découvert beaucoup de choses avec elle, elle lui a donné plus ce qu'il méritait et il a tout gâché.
L'amour s'est tiré, belle cavale.
Et depuis cette épisode douloureux, Potter va et vient. Potter fait n'importe quoi, les désastreuses aventures de Harry Potter que l'on pourrait titrer, mais non. Les journaux titrent plutôt autres choses, notamment Weekly Witch qui se fait un plaisir de faire comme une dans la rubrique sport, la romance entre Nott et Weasley ! Une nouvelle qui a du mal à passer chez le garçon qui a survécu. Quand il a vu ce journal posé sur l'une des terrasses qui bordent Diagon Alley, il a hésité à la brûler ou à la lire avidement pour apercevoir une photo de Ginny sur son balai, entrain de jouer, elle est si belle en uniforme songe-t-il. Mais non. Harry n'a pas le droit de penser à cela, parce que c'est lui qui a décidé de rompre, de mettre un terme au rêve, d'éclater la bulle et de revenir à la réalité. Il n'a pas le droit de gâcher le bonheur de Ginny, qu'il soit partagé avec le rejeton Nott ou quelqu'un d'autre et il n'a pas le droit de penser à ça vis-à-vis de Yona. Qu'est ce qu'il vit clairement avec elle ? Il ne le sait pas, mais il sait que les médias en parlent et que Ginny doit aussi être au courant. Au final, on se fait du mal indirectement.
Il laisse un soupir s'échapper d'entre ses lèvres tandis qu'il traverse la rue pavée et pleine à craquer de Diagon Alley. La rentrée approche et les enfants qui font leur rentrée inondent les rues pour acheter leurs fournitures. Grand de plusieurs têtes, Potter arrive à se faufiler jusqu'à la boutique d'accessoires de Quidditch et entre dedans. Malgré la foule dehors, la boutique est étonnamment vide ! Sans doute parce que les prix sont trop élevés pour les petits bourses, surtout avec la crise. Harry passe une main dans ses cheveux ébènes et ajuste ses lunettes. Un fin ruisseau de sueur coule le long de sa tempe et disparaît à l'entrée de son cou, sans doute causé par cette chaleur intense. Malgré son statut d'auror et de héros de guerre, il ne fait guère attention à son apparence et se contente de porter un short en jean, une paire de baskets usée par le temps et un simple t-shirt blanc. Le voilà qu'il farfouille dans les rayons avant de trouver son bonheur sur une étagère qui propose des gants de protection. Si Potter n'a pas embrassé une carrière professionnelle, ce sport reste sa passion et un passionné doit avoir un équipement digne de ce nom !
La clochette tinte innocemment.
Un nouveau client entre et là, c'est le drame. Potter reconnaît sa voix, il pourrait la reconnaître mille. Il repose les gants et détourne le regard un bref instant. Une crinière rousse, un air légèrement supérieur, le teint clair comme une poupée de porcelaine, un boursouflet à son épaule, Arnold. C'est elle, son plus beau cauchemar. La gorge sèche, il ne décroche pas un mot, il se contente de ne pas bouger, telle une statue de cire, car bêtement, Potter se dit que s'il ne bouge pas, elle ne le verra pas.
Tu es un idiot fini.