the decaying of a ghost.

( ronan fyodor black )

- kill the boy, let the man be born. -

nom, prénoms • black, l'excellence—la quintessence et puis finalement la décadence. difficile pour le jeune enfant qu'il était de porter ce nom, cela doit expliquer la décision du patriarche de l'envoyer à durmstrang. l'homme qu'il est aujourd'hui a cependant toujours autant de mal à lire ces lettres sur le dos de sa tenue de quidditch, accompagné du numéro dix-huit, date de décès de sirius, l'ultime lumière dans cette sombre famille. et puis on choisit de le nommer ronan fyodor. ça aussi ça n'est pas facile à porter étant donné la portée de son deuxième prénom—un leader. il n'a rien d'un leader né, certes doté d'un certain charisme et d'une certaine facilité dans sa vie de tous les jours, il s'est révélé être un vilain petit canard davantage que le cygne qu'on s'attendait à voir émaner de lui. il serait intéressant de noter qu'à l'accoutumée quasiment tous les black ont des prénoms dérivés de constellations ou d'étoiles, ronan vient rompre ce cycle d'une certaine façon, cela ne fait qu'accentuer son "déphasage" familial.  âge, date et lieu de naissance • vingt-huit ans déjà, il a du mal parfois à l'accepter à mesure qu'il approche de la trentaine. peur de vieillir? non, peur de ne pas saisir les bonnes occasions au bon moment? oui, ça oui, terriblement. il est né et a grandi un premier juin en Angleterre dans la demeure familiale londonienne avant d'être envoyé en Europe de l'Est pour ses études. nationalité et origines • anglaises et russes de part sa tendre mère. statut civil • absolument paumé, il a tendance à se mettre dans les pires situations juste pour ne pas se sentir à la ramasse. célibataire officiellement évidemment, mais c'est à se demander combien de femmes finissent dans son lit. statut du sang • question absurde pour un black. il est bien évidemment de sang pur, "toujours pur"—quoiqu'il n'adhère pas nécessairement à ces idées-là. profession/études • on scandait son nom dans les terrains russes: "black, black, black", on l'applaudissait dans les bars, dans les rues, on voulait lui serrer la main, le voir sourir. une vraie pépite, une star à vrai dire. attrapeur de génie avec un taux de réussite excellent qui lui a valu le surnom de "golden boy" pendant toute une saison. tout cela se conjugue malheureusement au passé car de très mauvais choix tels que sa surconsommation d'alcool et ses soirées à répétition ont fait qu'il est aujourd'hui sans emploi mais qu'une petite partie de lui cherche à reprendre part au quidditch. scolarité • l'excellence des black reste dans les gènes malgré tout. excellent élève à durmstrang, il est premier en défense contre les forces du mal et en étude des créatures magiques, autre réelle passion au-delà du quidditch. baguette • 22,5 cm, faite en bois de saule et contenant une plume de phoenix. épouvantard • une carcasse, un corps échoué, une dépouille infantile. il n'en parle pas, il n'en parlera pas. amortentia • une légère senteur boisée accompagnée du goût quelque peu amer durant les premières gorgées puis agréablement doux et sucré de son whiskey préféré et puis la lavande. toujours la lavande. lieu d'habitation • londres, dans un appartement quelque peu poussiéreux qu'il a tout juste pu se permettre grâce à ses quelques économies. animal de compagnie • il n'en a pas. à vrai dire il peine à s'occuper de lui-même, il voit mal comment il pourrait s'occuper d'une bête. même son cactus pourtant censé être invincible l'a failli... signes distinctifs physiques • il a cette cicatrice au visage qu'on ne peut que remarquer. il se souviendra toujours de cette nuit d'hiver, alors qu'il s'apprêtait à saisir le vif d'or pendant un entraînement et il s'est fait soudainement percuté par un cognard. ce fut la première et dernière fois, il se sentit coupable de s'être fait avoir de la sorte—alors il redoubla d'efforts pour ne plus jamais en arriver là. opinions politiques • les nuits, saoul il se plaît à critiquer tous les partis et les lobbys qui les appuient, pour lui il n'y a pas de vrai parti du peuple. mais en soit, il ne se rattache réellement à aucune idéologie politique si ce n'est le besoin de sortir de la crise. casier judiciaire • quelques petites disputes de bar, rien de plus. loisirs • le quidditch, l'alcool et les femmes. de manière indépendante, les trois peuvent fonctionner, ensemble c'est un cocktail assez dangereux. traits de caractère • charismatique ; impulsif ; tente d'ignorer ce qui le trouble ; ambitieux ; cynique ; passionné et passionnant ; a peur de l'échec ; tendre dans certaines situations ; froid dans d'autres ; vrai ; aime être le centre de l'attention ; talentueux.

under the invisibility cloak:

• another happy day

( 1971 ) naissance du tant attendu fils, le seul en réalité. alphard voit en lui le premier homme d'une potentielle longue lignée, une manière de redorer le blason—c'est beaucoup de pression pour un si petit enfant déjà. "il n'y aura plus d'hommes dans cette famille", c'est ce que l'on répétait après la mort de sirius. non, c'est bien faux. il y avait son père, alphard et puis à présent il y avait le fils. le fils tant voulu, le fils convoité, celui sur lequel il mettait tant de pression mais seulement par amour, toujours par amour. anastasia ne l'aurait jamais laissé faire du mal à son tendre enfant, à son conquérant—son fyodor. ( 1982 ) tu iras à durmstrang. l'enfant sent ses poils se hérisser, il est irrité, il sent son futur lui passer entre les mains. durmstrang c'est loin, durmstrang il ne connait pas et puis durmstrang c'est pour éviter les problèmes. il en est persuadé. tu es un enfant de l'hiver aussi, mon fils. les montagnes te connaissent. les paroles de sa douce mère lui plaisent, elles le consolent et le confortent mais elles ne sont pas suffisantes. certes personne ne connait son nom là-bas (personne?) mais il ne connaît personne non plus. malgré tout, ce seront les plus belles années de sa vie. ( 1989 ) Et encore une partie phénoménale du golden boy! à dix-huit ans seulement il intègre déjà l'un des clubs les plus prestigieux de Russie, on attend d'en voir plus! c'est un sourire heureux et fier qui se lit sur son visage alors qu'il lit les grandes lignes des journaux sportifs russes. il a fait le choix de rester en Russie suite à une offre exceptionnelle pour un jeune attrapeur comme lui. Le quidditch est sa vie, il n'a jamais été aussi heureux. Personne ne sait qui il est, après tout le patronyme Black ne veut pas dire grand chose en Russie et puis les journaux anglais ne parlent pas de lui, ils ont d'autres préoccupations. ( 1995 ) son ex-compagne fait une fausse couche et perd leur enfant. de là, ronan n'arrive plus à se relever, il sombre dans un ignoble et atroce cercle vicieux qui lui ôte toute dignité. il accumule les conquêtes discutables et les histoires de bagarres. pour le travailleur et l'homme méticuleux qu'il était d'ordinaire c'est le début de la fin. ( 1999 ) il se rappelle encore de l'annonce de la mort du mage noir. et pourtant cela ne lui fit pas grand effet. certes il était soulagé, heureux pour ceux qui avaient failli et qui méritaient bien mieux mais il ne pouvait oublier son état. comment se ressaisir lorsque l'on a perdu toute envie de vivre?

• the emotional range of a teaspoon

« i've never been one o' those sad blokes, tia. » la tête du jeune Black est enterrée dans ses mains, on a l'impression qu'il sanglote du fait de légers tremblements—c'est peut-être le cas après tout, Althea ne saurait dire.
« oh i know, love. but you've strayed far too long now, it's time to let it go.  » elle ne se demande pas pourquoi c'est elle qui le console. en réalité, il est persuadé —il sait— qu'elle ne peut plus le supporter. qu'elle a besoin d'espace, de temps, d'une éternité même pour elle. elle a cet altruisme sans retenu —à ne pas confondre avec de la candeur— qui lui permet de lui dire ces quelques mots, qui lui permet de percevoir encore cet homme qu'elle a jadis aimé dans cette épave échouée.
« how can you be so calm—she's—she's fuckin' gone, tia. » il sanglote, sa voix s'est crispée en plein milieu de sa phrase. il a craqué. la petite couverture pour enfant à présent enfermée dans ses mains, et il donne l'impression de se blottir dedans, de chercher du réconfort dans cette couverture qui n'aura jamais servie. cette couverture qui n'aura jamais eu de propriétaire.
« ronan, you need to find your own strength. i am leaving.  »
il lève le visage, quelques larmes coulent encore et viennent se perdre dans le creux de ses lèvres. elle s'en va alors, pour de bon. après tout c'est bien normal. elle vient de faire une fausse-couche, elle vient de perdre son enfant—leur enfant. ça n'a jamais été très sain cette relation entre eux, il n'était jamais là, ça n'était pas un mauvais compagnon certes —ils étaient plus passionnés et passionnels qu'amoureux mais présents tous deux pour cet enfant— mais elle se sentait mal aimée Althea et elle lui en veut, elle lui en veut car quelque part il n'aura jamais été suffisamment présent. elle ne lui dira jamais que pour elle c'est aussi beaucoup de sa faute. de toute façon, elle est loin Althea. déjà très loin.

QUIDDITCH STAR FIGHTS WITH TEAMMATE, LOSES HIS POST AND FACES EXCLUSION. 
on ne pourra pas lui ôter la chance d'avoir été le sujet de la une d'un journal au moins—un journal étranger certes, mais quand même. il voit cette photo ahurissante de lui et de son co-équipier, avec un oeil au beurre noir à en faire pâlir plus d'un. cette une qu'il conserve avec lui alors que cela fait déjà une ou deux années. un bruit, un gémissement ou un grognement—peut-être le mélange des trois— émane de sa bouche. le barman l'observe et a ce rire moqueur qui ne plaît guère à Ronan mais il doit porter sur lui. pourquoi est-ce qu'il rit de toute façon, il ne le connaît pas, il n'a jamais entendu parler de lui—c'est sûrement du dédain gratuit. il doit se taire. il l'a bien cherché. il commence ses années de repentance, perdu dans les bars. il se demande parfois ce que doit bien penser de lui sa défunte mère et ce que doit penser de lui sa famille.
il n'a jamais parlé de sa fille—de son enfant mort-née. et pourtant il s'étonne de ne pas recevoir de hiboux, de ne pas être accosté dans la rue pour qu'on lui demande si tout va bien. il cherche désespérément l'attention et l'amour de ceux qui jadis rêvaient de lui serrer la main, de ceux qui le connaissent, de ceux qui jadis l'aidaient à se relever. te voilà tombé bien bas, se dit-il le plus souvent. il aurait du rester en Russie...non, il aurait du être plus intelligent.
il se souvient de cet été passé avec sa famille sa première année à durmstrang. sa mère, si fière de le voir exceller, presque tout autant que son père. personne ne pouvait annoncer la perte d'équilibre, la chute de l'homme que cet enfant deviendrait. où es-tu passé petit d'homme? où es-tu et comment te sens-tu? il se le demande. peut-être a tu trop bu, ronan? non, non je n'ai pas assez bu ça doit être ça. un autre, demande-t-il. un autre? et tu me payes comment abruti? la vision qui se voile peu à peu,
l'horizon qui s'occulte et l'impression de perdre l'équilibre. on rit autour de lui, on dit que c'est l'ivrogne du quartier. ah, si vous saviez qui j'étais. j'étais grand moi et j'étais beau, j'étais fier et je représentais un idéal, un nouveau souffle mais ça vous ne pouvez pas le comprendre. non. personne ne peut le comprendre ronan, tu t'es bien trop laissé allé mon ami.
va, ronan. range tes affaires—range ta dignité et ton honneur— et rentre chez toi. il est temps pour toi de te calmer.

Ronan Black a écrit:

sirius, l'ultime lumière dans cette sombre famille.