— va bouffer le parquet (hermione/animation)

d'humeur râleuse, t'as besoin de boire. beaucoup, des quantités que ton corps ne pourra sans doute pas supporter, mais qu'importe. il est dix-neuf heures quand tu entres dans le pub des trois balais, cliente régulière tu connais à peu près toutes les têtes qui viennent souvent dans ce lieu. tu commandes un verre, puis un deuxième. le rhum groseille coule dans ta gorge, un sourire satisfait au visage, tu te sens bien. mais l'alcool amplifie le moindre sentiment, et ton agacement se transforme rapidement en colère. t'es en colère contre toutes les personnes qui ont pourri ce monde, à commencer par les nés-moldus. si ils existaient pas, ce serait bien plus simple. on mélange pas les culottes et les chaussettes bordel, on mélange pas sorcier et moldu, c'est pas compliqué non ? à tes yeux ils valent presque autant qu'un cracmol, c'est pour dire. mais un cracmol, lui au moins a du sang sorcier dans les veines. né boulet certes, mais sorcier. tu te lèves, ton long manteau couvre la moitié de ton corps, les yeux rivés sur le sol, tu ne fais pas attention et tu rentres dans quelqu'un. tu maudits intérieurement cette personne, ne voulant surtout pas admettre que c'est aussi de ta faute, jamais. oh grand jamais darcy anastasya parkinson n'admettra une faute, encore moins en public. tu as une réputation à tenir bon dieu. "regarde où tu marches." tu vocifères, levant le visage devant ton interlocuteur avant de ricaner. ne serait-ce pas granger. "mais ne serait-ce pas ma sang-de-bourbe préférée ?" après tout, ce n'est pas toi qui le dit. c'est écrit sur son bras non ? alors c'est vrai. merci tata bellatrix d'informer le monde du sang souillé qui coule dans ses veines.

le bar est déjà remplit, il n'est pas tard. la nuit se lève, le jour se couche. tu ne sais pas ce que tu fais là, hermione, mais tu y es quand même. peut-être pour oublier la douleur, ou renforcer ta fureur. tu ne sais pas, tu veux juste vider ton esprit des fantômes qui s'y sont introduits, histoire de changer d'air, ou changer tout court, peut-être. l'alcool coule le long de ta trachée, brule ta gorge et réchauffe ton corps. tu souris. tu n'avais jamais fait ça, boire seule juste pour boire. pour sentir d'effet de la boisson sur ton cerveau et ton corps. ce n'est pas toi, et pourtant tu le fait quand même. tu n'es pas raisonnable, hermione, et ça tu l'as comprit. l'esprit encore assez clair, tu te lève de son siège et te dirige près de la sortie. tu percutes quelqu'un. à demi-mots, tu t’apprête à t'excuser, mais le visage de la sorcière t'apparait. darcy parkinson. évidemment. tu veux t'enfuir, échapper à ses mots sanglants, mais elle est plus rapide, la jeune femme. ses mots te font l'effet d'un coup de poignard. sang-de-bourbe. un mot que tu connait par coeur pour l'avoir si souvent entendu. et pourtant, il reste toujours aussi douloureux. ton regard s'obscurcit, la rage gagne ton sang. tu te retournes vers elle, brusquement, presque maladroitement. "tu m'excuseras, j'ai d'autres choses à faire, parkinson." mais elle fit tout le contraire et attrapa ton bras. le bras. la cicatrice est toujours présente, celle des lettres qu'on t'a forcé à graver sur ta peau. de la torture, voilà ce que c'était. tu te souviendrais pour toujours du regard victorieux de bellatrix après t'avoir infligé cette blessure.  la blessure pleine de haine et douleur, qui au final, te rappelles d'où tu viens, qui tu es. oui, tu es une née-moldue, oui, tu n'es pas comme eux, sangs-purs au pouvoir que tu ne possèderas jamais, au final. mais tu es fière de porter sur ta peau et dans ton sang cette part moldue, car c'est là-bas, dans leur monde, le tien également, que tout à commencé. tu en as souffert, tu en souffres toujours de ce statut. les lettres sur ta peau laiteuse te le font comprendre chaque jour : rien n'est fini, tout est là faire. mais tu es là, tu es en vie, et c'est tout ce qui compte au final. et tu te nourrit de cette injustice pour accroitre la rage profonde dans ton cœur. tu ne le laisseras plus jamais marcher dessus, hermione, plus jamais. "lache moi." tes mots sont crachés, tes yeux lancent des éclairs. d'un coup vif, tu arrives à défaire l'emprise de la sorcière sur son bras, alors que ta main se referme plus fermement sur ta baguette.

I let the bullets fly, oh let them rain
My life, my love, my drive, they came from...
Pain.